Manon Letellier
Avec mes sculptures, je travaille à imaginer un bestiaire hybride entre pop-culture et science-fiction, inspiré des archétypes qui secouent ma curiosité. Je fais des associations bigarrées qui deviennent ce qui pourrait être la vision d’un bad trip. J’aime me plonger dans le Hollywood des seventies ou les pulp magazine, là où on imaginait encore ce que pourrait devenir les années 2000. L’exploration spatiale a en effet vu naître l’expansion d’une nouvelle frontière scientifique et anthropologique. Le vertige psychique que l’on ressent face à cet élargissement des limites de la vision humaine, me pousse à moi aussi explorer les confins de mon univers. Je m’intéresse aux altérités et aux singularités environnementales ou animales, terrestres ou autre. Dans cet imaginaire spéculatif, j’essaie de garder un cadre fidèle au réel, auquel j’apporte une exagération organique aux courbes et au mouvement. A la manière dont HG Giger confronte le corps et la machine, je retrouve dans mon travail une volonté de trouver ce type d’entrelacement entre le corps animal et la terre. Mes pièces sont décorées au pinceau ou à l’aérographe, pour des dégradés qui nous plongent dans une atmosphère de rêve. J’utilise des colorants pour des couleurs saturées, ou des engobes colorés pour obtenir des couleurs plus pastel. La haute température me permet d’obtenir des couleurs vives et impactantes sur le grès blanc, ce qui est essentiel pour communiquer avec un vocabulaire pop.